L’histoire commence par une fin : la fin de la 9ème édition de Boudu La Jongle à Toulouse. Cinq jours d’arts du cirque et de la rue sans interruption… Alphys, Flo, Sylvain, Kevin et BiTo déployaient en silence des prodiges de rêverie pour rester un peu plus longtemps là-bas alors que la petite voiture filait vers Lyon. Enfin, « filait »…
– BiTo, accélère c’est dangereux de rouler à 50 sur l’autoroute.
– Oui, mais j’ai les yeux mouillés, je vois pas bien, pis j’veux pas partiiiiiiiiir !
A l’arrière, les autres cherchent du réconfort en serrant un peu plus fort contre eux leur tente « quiche-hua ». Entassés à cinq dans la petite 206, l’atmosphère est chargée en odeurs… euh en émotions. Soupir.
– C’est quand la prochaine conv’ ?
demande Alphys, en regardant ses mains noires d’avoir enflammé poïs et torches pendant une semaine.
– La prochaine c’est loin, même pas en France.
Répond Syl en essayant en vain de défriser un peu sa moustache. Re-soupir.
– Hey mais les gars, ce serait bien si on avait une convention de jongle à Lyon quand même…
Lance Sylvain après quelques instants de silence (si l’on omet le rugissement du moteur)
– Grave ! Déjà, on pourrait s’épargner les heures de voyages à moisir à cinq dans ma voiture.
– Ceux où on dit « C’est la dernière fois qu’on fait ça ! » et qu’on refait la semaine d’après pour aller encore plus loin pour une autre convention ?
Demande Kevin.
– Ceux-là même !
Répond BiTo en séchant ses yeux mouillés. Un optimisme contagieux commence à s’emparer de nos cinq compagnons.
– Moi ça me ferait plaisir de renvoyer la balle à tous ceux qui nous organisent ces purs moments de bonheur !
Surenchérit Flo.
– Clair, et puis avec plein de feu !
Ne peut s’empêcher d’ajouter Alphys.
Notre bande de joyeux drilles a oublié les arceaux de tente qui leur rentre dans les côtes et l’odeur virile qui règne dans la voiture, les idées fusent, chacun se complète : ancien organisateur de Jonglagogo, INSAlien et sérial-jonglo-conventionneurs (comprenez squatteurs de convention de jonglerie). BiTo accélère pour rentrer plus vite à Lyon et annoncer ça aux autres. Sûr que ça va leur plaire !
Et il ne s’est pas trompé ! L’idée est accueillie avec enthousiasme par les amis jongleurs de Lyon! Mais pas seulement. Car, de fil en aiguille, d’email en coup de téléphone, les collègues équilibristes – sur une roue ou sur une slackline, les comparses musiciens, les complices noctambules et même les acolytes ostéopathes apprennent la nouvelle et ne veulent pas rater la fête !
Tous rejoignent la tribu Au Bout des Doigts et vous réserveront bien des surprises 😉